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Août 2002: Nord de l'Italie...
Bonjour à tous.
(Désolé pour cette mise-en-page lamentable, due à un "copier-coller" aux résultats inattendus. Je referai ça...)
Je navais pas vraiment prévu
de partir en vacances. Pour moi, les vacances se passent dans mon
appartement, accompagné de mon ordinateur. Quelques sorties au
restaurant ou ailleurs, mais guère plus que le reste de
lannée
Fin juillet, deux amis me parlent de leurs vacances en Italie à venir, leurs parents (ou beaux-parents) ayant loué une maison en Toscane, non loin de Pise, pour les deux premières semaines daoût. Et voici quils minvitent à les rejoindre quelques jours, au milieu de leur séjour....
Jai
donc pris la route le vendredi 9 à 3 heures 30. La journée
était pourtant classée orange par le fameux « bison
futé », mais quand on part à des heures différentes,
aucun problème. Ainsi, pas dembouteillages, pas de chaleur
fatigante, et une arrivée à destination avant midi, 800 kms
plus loin.
Temps
pourri sur une bonne partie du trajet, 5 degrés au col du
Mont-Cenis, trombes deau à Turin, puis amélioration en
approchant de Gênes. Laprès-midi, nous profitons donc
dun temps nuageux mais non pluvieux pour faire un circuit
panoramique dans les montagnes proches de Carrare et Massa,
appelées les Alpes Apuanes.
Jolis paysages, presque
désertés par les touristes dès quon séloigne de
la côte, et carrières de marbre impressionnantes.
Le
lendemain, samedi, nous avions prévu daller visiter
lîle dElbe. Lîle, étant proche de la côte,
est suffisamment fréquentée, je mattendais à trouver des
navettes fréquentes, comme pour traverser la Manche ou le Lac de
Constance.
Hélas,
mauvaise surprise. La traversée est aux mains de deux compagnies
de ferry qui se partagent le marché, sarrangeant sans
doute pour offrir un nombre de places limitées afin de faire
flamber les prix, surtout à cette époque de lannée. Une
fois sur place, nous abandonnons donc lidée de lîle
dElbe et choisissons la route des montagnes en direction de
Sienne.
Rapidement, nous arrivons à
Massa Marittima, jolie petite ville ayant gardé un centre
médiéval, touristique mais sans plus.
ß (Au fond, on est censé
voir la mer, mais
)
(ci-dessous,
petite ruelle charmante de Massa Marittima, dune propreté quon a
maintenant oubliée en France)
Petit
repas rapide typiquement italien, visite de la ville sous un
temps couvert mais convenable.
Ensuite,
reprise de la route pour Sienne. Bonne petite route enchaînant
virage sur virage. Le paysage est sans doute très beau, mais il
est surtout caché par les arbres et une végétation dense et
bien arrosée, en particulier cette année. Dès que nous montons
un peu (cols à environ 800 mètres, guère plus), nous
atteignons les vilains stratus qui déversent de plus en plus de
flotte.
En
approchant de Sienne (une heure pour 50 kms, sans circulation),
cela empire. Nous sommes sous la couche de nuages, mais celle-ci
cache aussi des cumulo-nimbus orageux qui se percent ici ou
là
Beurk !
Une fois garés, il
pleuviote, mais la visite reste possible. Non pas que la pluie me
dérange particulièrement, mais le caméscope de Roger, mon
Nikon prêté à Caro et mon Canon numérique
napprécieraient pas dêtre mouillés, eux. A nous
trois, nous en trimbalons pour près de 15 000 francs, ce serait
dommage quun court-circuit vienne tout détruire.
Nous
commençons par visiter la première église siennoise qui
soffre à nous. Au moment de ressortir, laccès est
bouché par un tas de touristes venus se réfugier. Un orage
vient de se décider à faire le vide juste au-dessus, et il
pleut comme vache qui pisse. Enfin, non, aucune vache ne
pisserait autant ; disons quil tombe des cordes
Mais alors de grosses cordes, peut-être même des lianes.
Un
quart dheure passe et il pleut toujours à flots. Ne
sachant pas si cela va sarrêter un jour, je décide de
sortir quand même. Le plus difficile est de marcher sur les
(autres) touristes agglutinés à lentrée. Parapluie tenu
fermement, je prouve quil est possible de ne pas trop se
mouiller, la plus tombant droite, et mes amis me rejoignent donc.
Seules nos chaussures seront trempées, mais quimporte.
Du coup, sans doute plein dadmiration devant notre détermination, Dieu décide de fermer immédiatement le robinet. Trois minutes à peine après être sortis, les cordes disparaissent immédiatement, sans transition. Pour la peine, mes amis devront supporter un de mes sermons du genre « aide-toi toi-même et le Ciel taidera ».
(« Il
Duomo », trop grand pour rentrer dans lappareil, par
un temps un peu sombre
)
Retour de nouveau sous des
trombes deau. Difficulté pour trouver du carburant un
samedi soir, les pompes automatiques nacceptant que les
cartes « Bancomat » italiennes, et non les cartes
Visa utilisées dans tout le reste du monde. A 20 heures 30, Sud
+ Est + nuages font quil fait déjà nuit ! Le temps
sarrange après Florence, et nous apprendrons en rentrant
quil a fait presque beau autour de la maison ; le
mauvais temps nous a sans doute suivi, tant pis.
Le
lendemain dimanche, ce sera le contraire : les orages
resteront sur la maison tandis que nous irons visiter Florence,
parapluies à la main mais qui ne serviront pas
Florence
(ou Firenze), donc : ses bâtiments trop grands pour nos
appareils-photo, ses touristes trop nombreux pour moi (et encore,
javais connu pire), ses français omniprésents, ses Coca
à 3 50
Ci-dessus,
notre première église visitée (San Lorenzo) et son cloître.
Derrière le cloître, on voit le Campanile et le Dôme de la
cathédrale (ou Duomo) que lon retrouve ci-contre, à
gauche, mais qui refuse de rentrer entièrement dans mon 35 mm.
A
droite, le Palazzo Vecchio ; ça se voit, quil est
plus vieux que le reste, nom peu original. On y trouve aussi une
chouette fontaine ou des crétins jettent des pièces, et tout
plein de statues en tous genres.
En
se promenant un peu, on arrive quand même à trouver quelque
petite place calme. Je préfère
Ce
nest pas vraiment le cas du Ponte Vecchio (encore !)
qui est le rendez-vous des moutons, où il faut surveiller poches
et objets de valeur (à droite et ci-dessous).
Et
pour finir, un petit tour au Belvedere della Piazzale
Michelangiolo.
De
retour à « notre » maison de Massarosa, jai
invité mes hôtes au restaurant, une pizzeria tout à fait
banale dans un village absolument pas touristique. Quand ils ont
vu les prix, et malgré mon insistance, ils nont pas osé
prendre plus dun plat et un dessert
On se plaint de
linflation qui a suivi, en France, larrivée de
lEuro, mais cest bien pire en Italie. Si on pouvait
auparavant y manger et dormir pour pas trop cher, ce nest
vraiment plus le cas. Mais bien entendu, officiellement, cette
inflation nexiste pas !
Le
lundi, ne voulant pas mincruster davantage, jai
fait mes bagages pour continuer seul mon périple.
Je
ne pouvais pas partir sans voir le lac de Massaciùccoli, mais il
na pas grand intérêt, sinon quelques vestiges dune
civilisation passée qui devraient nous rappeler que notre
déclin, lui non plus, nest plus très loin.
Au
passage, sur une petite route fréquentée essentiellement par
des cyclistes (à part moi), un autel et sa Vierge comme on en
trouve régulièrement, presque toujours en parfait état, dans
toute lItalie.
Ensuite,
visite de Lucca (Lucques) qui, bien quayant ses trois
étoiles au Michelin comme Florence, reste tout de même moins
fréquenté et beaucoup plus supportable.
Remparts
impressionnants de 4 kms de circonférence, cur de ville
médiéval basé sur un centre antique dont on découvre par
endroit les traces plus que deux fois millénaires. Plusieurs
églises dont linévitable Duomo et son Campanile.
La
place centrale, construite sur les restes de
lamphithéâtre romain :
Ci-dessous,
un palais et son jardin privé, chèrement visitable.
Que
faire après ceci ?
La
côte ? Très peu pour moi. Sur le Guide Vert, un grand
blanc signale la chaîne de montagne traversant toute
lItalie, les Apennins, et plus particulièrement la zone
allant de la Méditerranée à la plaine du Pô. Ny
aurait-il donc rien à y voir ? Je décide donc de rouler
dans cette direction, prenant les routes vers lesquelles le vent
poussera ma voiture, et si possible les plus petites et
pittoresques.
Je
ne serai pas déçu ! La première qui est choisie pour moi
me mènera dans un coin des plus paumés où il naurait pas
fallu tomber en panne. Dès quon quitte la plaine, riche,
industrielle et surpeuplée, on change rapidement de monde. Plus
on monte, plus la civilisation semble avoir oublié de venir
sinstaller jusque là.
Ajoutons
à cela les récents orages qui ont emmené boue et branches sur
la route, et on finit par regretter davoir laissé le vent
choisir à sa place. Mais cest comme ça quon
découvre lItalie profonde, celle qui nest pas dans
les guides, mais que je nai malheureusement pas su
photographier
Peut-être un prétexte pour y
retourner ?
La
fin daprès-midi sapproche à grands pas et il serait
temps de trouver un endroit où dormir, le sac de couchage dans
la voiture nétant plus vraiment de mon âge. Je retombe
donc sur une route nettement moins abandonnée, puis sur une
autre plus civilisée encore, vers Bagni di Lucca.
Pour
autant, assez peu de circulation, et peu dauberges. La
route monte et monte encore au cur de montagnes qui me
rappellent de plus en plus le Tyrol. Parti de quelques dizaines
de mètres daltitude, jarrive dans la station de ski
dAbetone à 1388 mètres ! Ici, les auberges ne
manquent pas, mais les prix ne semblent pas baisser avec la
pression atmosphérique, dautant quils sont bien
rarement affichés à lentrée, et quon a souvent la
surprise en payant, le lendemain au réveil.
En
Italie du Nord, on ne vit pas du tout à lheure espagnole.
Il est moins de 21 heures, et pourtant on semble étonné de me
voir débarquer pour demander une chambre. Je trouve quand même,
je monte minstaller et là, je lis : 72 Euros. Bon,
tant pis.
Manger ?
Vous ny pensez pas ! Allez demander à la Trattoria
den face
Ici, cest le bonheur ! Petit
resto typique, nourriture italienne, cadre sympathique et service
rapide pour
10 Euros ! Comme quoi, les bonnes
surprises sont aussi possibles.
Jai
oublié de préciser que jai du ressortir pantalon et
sweet, car parti de plus de 30 degrés à Lucca, il fait ici
autour de 10 degrés. A près de 1400 mètres, cest normal,
mais quand même. Petite balade de nuit pour faire descendre les
spaghettis ; les vacanciers qui choisissent ce genre
dendroit me plaisent plus que ceux de la côte ou de
Florence, dailleurs il y a peu de français. A 10 heures du
soir par à peine 10 degrés, il y a un petit marché artisanal
avec fabrication sur place et animations pour les enfants
Et un ciel qui semble se dégager pour de bon.
Le
lendemain, bonne surprise relative : la chambre
nétait « que » de 42 Euros ! A neuf
heures, visite rapide de la station vue de jour, les artisans du
marché se mettent déjà en place.
Toujours rien de signalé au
Michelin dans les environs, quimporte puisque le vent
décide de memmener autour du Monte Albano. Peu de temps
après avoir quitté Abetone est annoncé un village qui semble
pittoresque. Je my arrête pour un petit déjeuner.
Effectivement,
Fiumalbo est un petit coin absolument adorable où les touristes
arrivant par hasard doivent être rares. Je sillonne chacune de
ses rues piétonnes et de ses ruelles étroites.
Je
trouve un petit bar où lon me prépare un chocolat chaud
recouvert de crème, tellement épais quil faut le manger,
et non pas le boire. Non seulement la serveuse me demande
sil est bon, mais jai remarqué quelle
demandait la même chose à ses clients habituels qui viennent
prendre un simple café. En France, quel serveur de troqué
sinquièterait de savoir si le café quil sert est
bon ou non ?
Même
le nom de cette petite rue ma plu : la Strada
Modesta
Tout un poème.
Le
panorama de droite ? Je vous en parle page suivante, un peu
de patience
Après
Fiumalbo, des quelques routes qui soffrent à moi, je
choisis celle qui semble rester le plus au cur de la
chaîne montagneuse et qui présente le plus de virages,
évidemment. Et ça remonte, ça remonte
Au
Passo (col) di Radici (1529 m), une route à gauche continue la
grimpette, je la prends donc. Un chouilla plus loin, un autre col
à 1600 mètres, cette fois. Le paysage a lair magnifique
derrière les arbres, je laisse donc la voiture pour continuer à
pied. Je prends un chemin (marqué comme petite route sur
la carte, mais sans aucune trace de goudron) qui monte vers un
coin qui semble dégagé. Après les nombreux ramasseurs de
champignons le long des routes, ce sont des personnes armées de
peignes qui uvrent à cette altitude, probablement en
quête de myrtilles.
Jabandonne le chemin
pour grimper vers le point le plus haut. Aucune barrière, aucun
barbelé, cela change de nos montagnes auvergnates. Enfin la
récompense arrive ; je dois être à un peu moins de 1700
mètres (ce qui serait peu pour les Alpes françaises) mais le
paysage est dégagé et magnifique. Une série de photos en mode
panoramique, et après traitement par lordinateur, cela
donne ce superbe 360 degrés.
Mais
il faut bien penser à redescendre, on doit bien pouvoir trouver
dautres jolies choses oubliées du Bibendum.
Par
exemple, à peine plus bas, je marrête au premier
village : San Pellegrino in Alpe. Apparemment rien à voir
avec leau pétillante bien connue, le village est tout
petit et il ny a aucune usine dembouteillage pour
défigurer la vallée (voilà que je deviens écolo, moi !).
Particularité
du patelin : le chemin historique le traversait par une rue
couverte formée par église, monastère, gîte et quelques
maisons
Pour
le reste de ce mardi, pas mal de temps perdu, je lavoue.
Enfin jexagère, jai encore trouvé quelques villages
intéressants, mais après les paysages traversés ce matin, la
descente vers les vallées ma semblée de plus en plus
fade.
Les
petites villes ou villages traversés, qui semblaient attirants
de loin, étaient souvent fort décevants de
lintérieur : Castiglione, Castelnuovo (où jai
fait un repas dune délicieuse pastèque pour presque
rien)
Beaucoup de kilomètres et de virages dun
intérêt moins que moyen. Arrêt à Aulla où jai
vainement cherché un centre historique, et doù je suis
reparti en courant tellement cétait moche.
Depuis lhorrible
Aulla, la côte nest pas très loin. Mais mon projet était
de rallier Gênes par les petites routes de montagne, repérées
sur la carte au 1/200 000 ème. Je passe Pontremoli sans même
men rendre compte et jenchaîne avec la route choisie
en direction de Borgo et Bedonia. Après une vingtaine de
kilomètres de virages, le changement de région administrative
est représenté par une barrière en travers de la route
Pourtant dite « à caractère prioritaire », la route
sarrête là, « provisoirement abandonnée ».
Aucun moyen den choisir une autre, jai bel et bien
découvert le bout du monde ! La seule chose qui me rassure,
ce sont les quelques anglais ou allemands qui, comme moi, se sont
fait piéger. Retour par la même route et une petite heure de
perdue.
A
quelque chose, malheur est bon, puisque je navais même pas
fait attention à Pontremoli, pourtant charmant comme tout. Un
vieux fort, des ruelles médiévales, des petits restos
attirants, plusieurs vieux ponts et un passé qui semble bien
riche
Par
contre, pas la moindre auberge. Au moins 5000 habitants, mais pas
un hôtel. Dommage.
Puisquil
ny a pas le choix, il faut redescendre vers La Spézia et
la côte, bof bof. Heureusement, à la sortie de Villafranca (nom
très répandu), une charmante petite auberge me semble
accueillante.
« Ah
tou es français ? On est un po cousins, alors
»
me dit le patron qui mavait demandé en italien de quel
pays je venais. Javais pourtant fait leffort
dessayer de baragouiner dans la langue du pays, mais son
français était un peu meilleur que mon italien.
« Jai bien ouna
chambre di libre, ma pour deux
Ma cest pas
grave
-
Quanto ?
-
Quarenta due éouro.
-
OK, pas problème, je prends
»
Auberge
pas grande, mais coquette. Chambre banale, mais correctement
équipée, sentant à peine le vieux. Ici, je vais pouvoir moi
aussi « cultiver lauthentique »
Le
repas sera parfait. En premier plat, une sorte de substitut de
pâtes sous forme de crêpe coupée en carrés dont les origines
remonteraient au moyen-âge, mélangée à du basilic et
linévitable parmesan. En second plat, de délicieuses
côtelettes dagneau pannées, seules les frites
(non-maison) seront indignes du reste.
Un
petit pichet de vin régional ni trop raide ni trop doux, une
part de gâteau local pour finir et une petite balade nocturne
pour faire glisser. Hélas, mauvaise habitude italienne :
aucun prix sur la carte, peut-être pour ne pas couper la
digestion. Je nai donc appris laddition que le
lendemain matin : 23 Euros. Mais après tout, je préfère
ne manger quune fois par jour et faire un écart de ce type
plutôt que faire deux repas sans intérêt
« Dis,
Papé, ça se mange, ça, lauthentique ? »
Et
bien oui, la preuve
Mercredi, dernier jour.
Javais
prévu de visiter Gênes puis de rentrer tranquillement à
travers les Alpes en évitant les autoroutes habituelles.
Direction la côte pour rattraper la Via Aurélia. Un passage par
La Spézia pour vérifier si le peu dattirance que
javais pour cette ville était fondé. Bonne intuition,
cette ville na pas grand intérêt, à moins davoir
un goût prononcé pour la marine de guerre.
Par
contre, de La Spézia à Sestri Levante cheminent de petites
routes panoramiques le long dune côte préservée aux
petits villages difficiles daccès : il Parco delle
Cinque Terre.
Beaucoup de vignes sur des
pentes raides, mais peu de plages et pas durbanisations
immondes pour défigurer le paysage.
Cette
fois, pour choisir quel village visiter, cest le guide vert
qui ma aidé, il ny avait plus de vent
Le village, ce sera donc
Vernazza. Petite route étroite pour y descendre, parking aux
places limitées à vingt minutes de marche du centre, aucune
possibilité de réellement sétendre dans la vallée ou le
long des coteaux, ce qui lui a permis de garder ce côté
pittoresque.
Petite
plage ridicule où le touriste moyen essaie désespérément de
loger sa serviette entre deux barques de pêche.
(Il
était moins de midi quand ces photos ont été prises.)
Il
y a même une gare, coincée entre deux tunnels, où le train ne
peut laisser dépasser quune quinzaine de mètres pour
débarquer son flot de passagers qui nauraient sans doute
pas pu garer leurs voitures. Amusant, ce besoin de
sentasser les uns sur les autres
Si encore
cétait sexuel, mais même pas
Bref,
je me suis bien vite échappé après une demi-heure de visite.
(A
droite, le port-plage vu depuis léglise)
Pour
terminer ce petit séjour, court mais dense, javais prévu
de visiter Gênes. La première fois que je lai contourné
par lautoroute, cétait lors du voyage scolaire des
latinistes de quatrième et troisième, javais 14 ans. Puis
jy suis passé quelquefois dans mon boulot, mais sans
jamais my arrêter.
Cest
souvent, en lisant des livres historiques, quon peut
trouver des passages sur Gênes. Ce fut semble-t-il la ville la
plus importante concernant le commerce en Méditerranée pendant
des siècles. Jai donc toujours voulu prendre le temps de
la découvrir
Encore
plus quà Barcelone, il faut traverser des kilomètres
durbanisations laides et repoussantes pour arriver dans un
centre-ville qui ne semble jamais se rapprocher. Une fois dans ce
qui ressemble à un centre historique, plus percé que de
lemmental par des tunnels et des parking souterrains où je
naurais jamais osé laisser ma voiture, pas une place en
surface. Tout en cherchant, je repère quelques palais qui
auraient peut-être pu être beaux, mais ma déception de cette
ville mest venue tellement rapidement que je nai sans
doute pas su voir ce qui méritait attention.
Je
trouve finalement une place sur le port et je me force à faire
un bout de visite. Peut-être suis-je mal tombé ;
peut-être ai-je choisi par hasard la rue la plus dégueulasse de
Genova
Toujours est-il que la première rue du centre
historique que jai empruntée navait rien dune
jolie petite ruelle italienne. Cela sentait les trafics à plein
nez et les voyous en tout genre représentaient la seule
population locale. Ajoutons à cela une odeur immonde de benne à
ordure qui aurait fermenté depuis toujours, et il nen
fallait pas plus pour que je reparte en courant.
Je
me suis quand même forcé à prendre une photo dune place
qui était à peu près présentable. Jaurais voulu en
prendre beaucoup dautres de chacune de ces horribles
petites rues et des véritables coupe-gorge qui les relient, mais
jétais trop dégoûté.
Peut-être
même ai-je eu peur, ressentant de nouveau ce que je navais
jusquà présent senti quune nuit à Marseille, cet
étrange sentiment dinsécurité, ce poids des regards qui
vous rappelle que vous navez pas votre place ici
Je
nai donc pas traîné plus longtemps, cest peut-être
dommage. Jai repris ma voiture sans demander mon reste,
fuyant rapidement cette ville si peu accueillante.
Peut-être
aussi me suis-je complètement trompé. Il est possible que,
après avoir passé deux jours dans les lieux les plus calmes qui
soient, au milieu de montagnes apaisantes où lennemi
potentiel nexiste même pas, me retrouver dun coup
dans une ambiance faite de tant de différences et
dagitation ait occulté ma perception de cette ville.
Jaurai
donc sans doute loccasion de la redécouvrir, dans un état
desprit différent, et peut-être accompagné.
Pour
rentrer en France et traverser les Alpes, le seul passage que je
ne connaissais pas encore était le col de la Maddalena, ou
col de Larche côté français. La dernière grande ville
italienne est Cuneo dont javais souvent entendu le nom.
Jai
donc pris le temps de faire un tour dans cette ville, toute en
longueur sur un plateau dominant la plaine. Jy ai retrouvé
le calme et la paix apparente qui mavaient tant manqués à
Gênes. Partout des promeneurs et des sportifs, à pied ou à
vélo. Pas vraiment de centre historique, mais quelques rues
piétonnes agréables et de beaux bâtiments imposants aux
couleurs chaudes, ainsi quune place centrale
impressionnante par sa taille et sa rigueur, plus proche de
certaines villes autrichiennes ou allemandes que des autres
cités méditerranéennes
Route
vers Gap via le col de Larche et Barcelonnette, puis retour sans
histoire vers 2 heures du matin dans mon cher appartement.
Cest
dans la journée du jeudi que japprendrai que le col de
Larche a été choisi par les « ravers » pour faire
leur grand rassemblement « techno ». Ce coin des
Alpes, si préservé (une simple route, pas
dautoroute comme dans certaines vallées), si propre, si
naturel et paisible, doit à lheure actuelle être
recouvert de détritus de toutes sortes, y compris les plus
illicites, après avoir connu plusieurs jours dun bruit
assourdissant et débilisant qui aura sans doute fait fuir les
animaux sauvages à des kilomètres, entraînant des problèmes
de territoire et déquilibre naturel que lon peut
imaginer.
Et
je suppose que, cette semaine, ce sont des bénévoles motivés
qui vont se charger de ramasser les immondices quauront
laissé nos chers « ravers », sans doute dune
intelligence bien inférieure à celle des animaux quils
auront chassés.
Mais
là, je commence à être vraiment hors sujet
Oh !
Il est 5 heures du matin, et jai écrit toute la nuit. Cela
vaut-il encore la peine daller se coucher ?
Bonne
lecture.
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