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Une histoire des familles CAMUS et MARTEAU, par Geneviève Camus.

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<< Les familles CAMUS et MARTEAU sont originaires du Loiret.
Les MARTEAU sont sortis de Bucy-St-Liphard depuis je ne sais combien de générations.
Des CAMUS apparemment étaient déjà à Huisseau-sur-Mauves au moment de la Révolution de 1789 et devaient avoir des terres à la guerre de 1870.

Théodule Camus avait été envoyé par sa mère (Louise Camus-Oury) du côté du Mans, sans doute parce que, étant veuve depuis 18 ans, elle ne voulait pas que son fils soit conscrit.
Le père de Théodule (André Camus) était mort (coup de pied de bête, je crois) alors que celui-ci n'avait que 2 ans.

A la guerre de 70, les Prussiens s'étaient installés chez les GALLARD. Ils auraient descendu quelqu'un à la cave et démonté la porte de l'armoire pour s'en faire une table; ils avaient fait des dégradations comme toute troupe en guerre.
A ce moment, les GALLARD étaient au bourg (Huisseau) et les CAMUS à la Vincente.
Clémence et Théodule se marièrent après la guerre de 70.
Toussaint (Marteau) et Ernestine (Nouvellon) devaient être mariés avant cette guerre...

En fin de siècle, il y eut une grosse épidémie de fièvre typhoïde. Marie Marteau en fut atteinte, Fernande Marmasse aussi (première fille de Louise Marteau épouse Marmasse, soeur de Marie) et en resta handicapée. Est-ce à ce moment que la grand-mère Marteau (Ernestine) en fut atteinte et décédée, pas très âgée (50, 55 ans)?

Puis vint la tuberculose, Henri Marteau (frère de Marie) en fut atteint.
Malheureusement, au séminaire le médecin n'était pas très attentif. Et lorsque maman s'aperçut que son frère était atteint, malgré ses soins diligents, l'amitié de tous les confrères du séminaire, et l'aide du Marquis de Bizemont qui envoya mon oncle dans un sanatorium du midi, Henri Marteau mourut en 1901.

* * *

Louis et Marie se marièrent le 8 janvier 1903, par un temps magnifique, disaient-ils; puis ils partirent très vite à Paris pour prendre le commerce d'épicerie.
Louis Camus était très bon élève à l'école, étant du même âge que Henri Marteau, ils se disputaient les premières places. Louis était moins costaud que son frère Vincent, c'est pourquoi, la ferme étant toute petite, il lui fut demandé de prendre un métier.
Il aurait aimé être marchand de tissus mais il fallait payer cinq ans d'apprentissage, les parents n'avaient pas les moyens. Alors il fut choisi l'épicerie, métier où l'apprentissage ne se payait que pendant deux ans.

Il fut employé chez deux ou trois patrons à Orléans, il revenait à pied le dimanche passer la journée chez lui, saluant en chemin les cousins qu'il rencontrait (un jour, un malade rencontré à l'hôpital, s'apercevant que nous étions les filles à Louis, nous dit que "l'on était heureux lorsqu'il nous disait un petit bonjour en passant").
Après Orléans, il partit sur Paris, la tante Marie (soeur de Théodule) y avait accompagné sa cousine Lucie Oury (donc nièce de Louise Camus-Oury), mariée à Benjamin Chefson, à Bois-Colombes.

Le travail était fatigant. On commençait tôt, à 4 heures s'il y avait les halles, et le soir après dîner, on cassait les pains de sucre pour faire du sucre en morceaux, cela évitait que l'on soit trop endormi car on se tapait sur les doigts.
Après cela, si les cheveux étaient trop poussés, on allait chez le coiffeur (les garçons coiffeurs attendaient que les commis épiciers soient sortis) et comme on était très las, les têtes ballottaient à moitié endormies, au grand dam du coiffeur qui risquait de couper la peau.

La dernière place fut chez M. Meurine, rue Ste-Croix de la Bretonnerie, qui parlait toujours de lui comme un employé exemplaire. Il lui céda donc son épicerie, où Louis s'installa début 1903 avec son épouse Marie.
M. Meurine disait "c'est moi qui ai placé leur première armoire"; il a du travailler ensuite comme marchand de fonds.
Pendant la guerre de 14, il venait chaque jour pour s'assurer qu'il ne manquait de rien à l'épicerie Camus, alors Bd Exelmans.

D'autres familles étaient à Paris, dont Marguerite Camus-Doucet (lien??) qui, n'ayant pas d'enfant, venait souvent voir et promener la petite Madeleine, une miniature. Pour lui faire prendre l'air, on la mettait dans un panier à légume des halles d'où elle ne risquait pas de se sauver. Sinon, c'était les jardins de Notre-Dame.

* * *

Marie avait été institutrice; de santé fragile, elle fut plusieurs fois interrompue. Les postes que je connais furent Meung-sur-Loire, Sougy près d'Artenay, Huisseau-sur-Mauves...

Elle eut maille à partir avec les inspecteurs de l'éducation nationale, car il y eut les lois anticléricales. Elle avait appris et choisi de faire la classe en enseignant le catéchisme, le crucifix dans la salle, pour que les enfants demandent au Seigneur de les aider à remplir sérieusement leur journée d'écolier.
Elle a tenu tête un certain temps.
"Mademoiselle, vous êtes si bonne institutrice, votre avenir est là" disait l'inspecteur. Finalement, elle tomba malade, je crois donc qu'elle ne fut pas mise à la porte, puis elle se maria.

Maman (Marie Marteau, institutrice, donc) a posé de gros problèmes à la tante Marie qui était déjà à Bois-Colombes et trouvait plein de futures épouses à son neveu Louis qui était près d'elle.
Donc, elle a mal vu (surtout après que Henri Marteau fut décédé) que Louis ait un attachement très prononcé envers Marie, surtout une jeune fille qui ne buvait jamais de vin, ça ne pouvait pas faire une maman solide... Quel obstacle!
Finalement, Marie (maman) se décida à boire un petit peu de vin à chaque repas, et le véto de la tante finit par tomber! Ouf, car tous trouvaient d'excellentes qualités à cette jeune fille...

* * *

Grand-Mère Clémence était passée par un pensionnat, comme bien des jeunes filles si les parents avaient les moyens. Louise Marteau, soeur de Maman, également en pension, était une personne très douce, bonne et capable.

Pour Louise Camus (soeur de Louis), ce ne fut pas possible. Suite aux dommages de la guerre de 70, l'aisance était partie, en plus des soins qu'il fallut lui donner: hanche luxée 2 fois! La première fois, échappée des bras de la gardienne; la seconde fois, le plancher d'un grenier a cédé.
Les médecins voulaient l'envoyer à Berck, grand-mère n'a pas voulu se séparer de sa fille.

Elle resta à Huisseau et passa son certificat d'études supérieures. Quand son frère fut à Paris, elle vint l'y rejoindre.
Souvent, elle tenait la caisse, puis fut caissière dans des magasins ou sociétés.

J'entendais parler de la rue Jauriston, puis enfin d'une Société de courtage et consignation maritime: société Corblet et SCCM.
Ainsi, elle allait au Havre pour la vérification des comptabilités. Là, elle descendait parfois chez M. Coty (qui fut Président de la République), beau-frère de M. Corblet. Elle avait beaucoup de connaissances et d'amis, et voyageait volontiers.

Elle habitait rue Balagny, 18è (rue disparue??) puis rue Fauvet *, vie très active malgré sa marche très déficiente. Très pieuse aussi, elle allait à la messe chaque jour avant d'aller au bureau.
* Rue Fauvet, 18è: tout petit appartement donnant sur le cimetière de Montmartre, vue imprenable. Ascenseur, vide ordures, eau, gaz, électricité, chauffage central, bus à deux pas et métro "la Fourche" à cinq minutes!

Elle fit quelques cures thermales à Aix-les-Bains. Adorée de ses frères, elle gâtait tous ses neveux et nièces.
A l'exode, elle partit avec la charge de la caisse, je crois que le périple fut Nantes et Bordeaux, puis retour à Paris.
Elle aimait les pauvres et secouait son patron en lui disant: "Vous vous êtes bien amusé à grand frais avec vos copains! Les frères de St Jean de Dieu, ou encore des missionnaires, ont besoin de ceci ou de cela, donc je vais augmenter la somme que vous avez décidé d'allouer pour les dons!"
Si bien qu'à la paye, M. Corblet ajoutait chaque mois un petit pourcentage pour les pauvres...

Pour la retraite, heureusement que son neveu Henri était là, car sa retraite, au même degré de travail et d'ancienneté, était moindre que celle d'un homme. Il eut gain de cause.

Elle prit sa retraite à Orléans, faubourg Bannier, à côté du séminaire Sainte Croix, je crois. Puis étant un peu dépendante, elle partit rue Bourgogne, puis à l'hôpital où malheureusement la religieuse avait un peu la main facile pour donner des tonicardiaques, même en piqûres. Elle eut préféré partir l'esprit encore net...
Là elle fut contente de nos visites, une ou deux minutes mais ses possibilités n'allaient pas plus loin.

* * *

Je reviens au couple Marteau-Nouvellon.
Grand-Père (Toussaint Marteau) était d'une bonté extrêmement grande; maman disait ne l'avoir vu qu'une seule fois en colère après son fils qui avait fait de grosses bêtises.
Il était apprécié et reconnu de tous. Un peu poète, il aimait marcher dans les bois et parlait avec les oiseaux qu'il reconnaissait tous.
Comme la ferme était importante, on leur disait, comme à l'époque, "le Maître" et "la Maîtresse" de la Leue, ou "Maître et Maîtresse Marteau". Grand-Mère, très active, aimait bien être obéie des employés; bien les pieds sur terre, à eux deux la ferme marchait bien.

En 1912, l'oncle Marmasse (époux de Louise, soeur de Marie Marteau) mourut d'un cancer. Mes parents allèrent beaucoup à la Leue près de la soeur de maman, avec ses sept enfants dont l'aînée Fernande, bon coeur et travailleuse, était diminuée du fait de la typhoïde.
Souvent, un enfant ou un autre venait chez nous, c'est pourquoi ils étaient très liés avec Henri et Madeleine.

* * *

La guerre de 14 arriva. Papa partit au front. Tante Louise (Camus), cousine Octavie Barré (Fille de Narcisse, frère de Françoise Le Floch) et les Meurine donnèrent un fameux coup de main, car sous l'excès de travail, maman tomba malade et Henri en fit une jaunisse.

Un peu avant, il y avait eu Saint-Maur-des-Fossés, je pense que c'était un peu en commun: les grands-parents, tante Louise Camus (qui l'a eu un peu comme domicile) et mes parents.
Donc ce pavillon de St-Maur fut un refuge pour les bons et les petits maux.
Les grand-parents devaient être à Huisseau pendant la guerre pour aider la famille de l'oncle Vincent (Camus) où ma tante était toute seule avec déjà 4 enfants petits, dont un polio.

Lors du bombardement de la "grosse berta", Henri et Jeanne furent mis en pension chez tante Louise (Marmasse-Marteau) de la Leue.
Ainsi, Henri allait à l'école à Huisseau, intelligent, espiègle au possible, et gentil avec ses cousins Pierre Marmasse et Robert Camus.

* * *

La guerre finie, il n'y avait plus qu'à se remettre en route. Les parents achetèrent "les Vallées" à Colombes, vendirent (après des péripéties) le fond d'Auteuil et achetèrent un fond à Bécon (???vérif. en cours...), succédant à M. Marlin qui laissa son fils Henri comme commis.
La connaissance se fit entre Henri Marlin et Madeleine qui, mariés, s'installèrent à Colombes.

Quand Henri Camus eut fini ses études, c'était la grande crise de 1929.
Il trouva du travail, puis un autre à "l'Ami du Peuple" (journal sympathique de droite) où il fut inspecteur à Toulouse et Nancy; ce journal fut coulé par Hachette et Cie...
Donc il trouva encore du travail, avant de s'associer à Henri Marlin pour prendre la boutique de Patay.
Au bout d'un certain temps, cela n'était pas suffisant pour deux et Henri (Camus) revint trouver du travail à Paris.

La guerre survint. Mobilisé Officier, il revint pour l'instruction des troupes.
En mai 40, c'est l'invasion où il réussit à échapper à l'ennemi en se mêlant aux colonnes de réfugiés qui revenaient à pied. Il passa une soirée à Patay et partit à Huisseau, trouvant la Vincente peuplée de réfugiés. Il y mit un peu d'ordre, puis mon oncle (Vincent Camus), ma tante, Marcel et les chevaux arrivèrent.

Henri aida à la maison. Les Allemands logeaient dans deux pièces, ils jouaient même aux cartes sur une table où étaient cachées les cartouches de chasse.
Henri les intriguait si bien qu'il prit son baluchon et partit pour la zone libre. Il réussit à passer, y fut démobilisé et rentra à Paris où il retrouva son emploi... ou un autre. >>

La suite reste à écrire... Qui s'y colle?

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